L’augmentation mammaire occupe depuis longtemps une place centrale et très débattue dans la chirurgie esthétique. Certaines personnes estiment être nées avec une poitrine plus petite que souhaitée, d’autres constatent une perte de volume, un affaissement ou des changements de forme après une perte de poids, une grossesse, un allaitement ou simplement avec le temps. Qu’il s’agisse d’obtenir « une taille de bonnet de plus » ou d’un simple rehaussement, l’objectif fondamental reste d’accroître la confiance en soi et d’améliorer l’image corporelle.
Pourquoi recourir à une augmentation mammaire ?
L’augmentation mammaire fait partie des interventions esthétiques les plus pratiquées au monde. Les motivations sont variées :
- Satisfaction et confiance en soi : Beaucoup trouvent leur poitrine trop petite par rapport à leur silhouette, ce qui peut diminuer la confiance en soi et limiter les choix vestimentaires. L’augmentation mammaire redonne souvent assurance et bonheur intérieur.
- Grossesse, allaitement et vieillissement : Le temps, la gravité, les variations hormonales ou pondérales modifient la forme et le volume des seins. Après l’allaitement, on observe souvent une perte de galbe, un relâchement ou une asymétrie. Retrouver fermeté et volume grâce à la chirurgie permet de redonner un aspect plus jeune et tonique.
- Asymétrie : Une différence visible de taille ou de forme entre les deux seins peut être une vraie source d’inconfort. L’intervention permet d’équilibrer la poitrine et d’améliorer l’harmonie du corps.
- Besoins chirurgicaux combinés : Chez certains patients présentant un relâchement important ou après une grande perte de poids, une simple prothèse ne suffit pas ; il peut être nécessaire d’associer un lifting (mastopexie) et/ou une greffe de graisse pour un résultat optimal.
Quelles sont les techniques d’augmentation mammaire ?
Les principales options actuelles sont : prothèses (silicone ou sérum physiologique), lipofilling (transfert de graisse) ou techniques combinées. De nouveaux implants « structurés » technologiquement avancés existent également. Le choix dépend de la morphologie, des attentes et du mode de vie.
Prothèses mammaires (silicone ou sérum physiologique)
- Prothèses en silicone : Solution la plus répandue, contenant un gel cohésif qui imite la texture naturelle du sein. Les dernières générations (« gummy bear ») sont très visqueuses, limitant les fuites en cas de rupture.
- Prothèses au sérum physiologique : Remplies de solution saline, elles sont introduites vides puis gonflées, permettant une incision plus courte. En cas de rupture, le sérum est absorbé par l’organisme. Mais on note parfois un effet de « ridé » à la surface du sein.
Lipofilling mammaire
- Pour qui ? : Idéal pour celles qui souhaitent un gain modéré (environ un bonnet). On prélève la graisse (ventre, cuisses) par liposuccion, puis on la réinjecte dans les seins – limitant ainsi tout risque de rejet.
- Avantages et limites : La graisse est naturelle, et la zone prélevée est aussi affinée. Mais le gain de volume reste modéré et une partie de la graisse peut être résorbée ; des séances supplémentaires peuvent être nécessaires pour maintenir le résultat.
Interventions combinées (augmentation-mastopexie)
- Corriger ptose et manque de volume : Si les seins sont relâchés et manquent de volume, on associe une pose de prothèse et un lifting (mastopexie) en une seule opération. L’intervention est plus longue et la récupération un peu plus étendue, mais le résultat est souvent spectaculaire.
- Autres techniques : Les prothèses « structurées » (remplies de sérum dans des chambres internes) tentent de limiter l’effet ridé du sérum. Les injections de fillers restent peu utilisées, en raison de leur manque de recul sur la sécurité à long terme.
Comment choisir sa prothèse mammaire ?
Forme : ronde ou anatomique ?
- Ronde : Donne un décolleté plus rebondi, très adapté à celles qui souhaitent un galbe haut et une poitrine « généreuse ».
- Anatomique (goutte d’eau) : Reproduit la forme naturelle du sein, plus plein en bas et plus doux en haut. Préférée pour un rendu subtil, naturel et moins volumineux au niveau du décolleté.
Surface : lisse ou texturée ?
- Lisse : Souple, bouge facilement dans la loge, mais risque un peu plus élevé de contracture capsulaire.
- Texturée : Diminue ce risque, mais une association rare avec le lymphome BIA-ALCL a conduit à un débat médical. Ce point doit être discuté avec le chirurgien.
- Taille et projection : Les prothèses « à profil haut » projettent davantage vers l’avant, tandis que les profils bas ou modérés élargissent la poitrine sur les côtés. Le choix dépend de la largeur du thorax, de l’épaisseur du tissu naturel et des attentes esthétiques.
- Qualité et sécurité : Les prothèses de marques reconnues, approuvées par les autorités de santé, minimisent les risques de rupture ou de fuite.
Le lipofilling mammaire, pour qui ?
Le transfert de graisse (lipofilling) s’adresse à celles qui souhaitent une augmentation modérée, sans prothèse :
- Résultat naturel et double avantage : Pas de corps étranger, ni de rejet possible, et la zone de prélèvement bénéficie d’un remodelage.
- Limites de volume : L’augmentation reste limitée, car une partie de la graisse est résorbée. Plusieurs séances peuvent être nécessaires.
- Convalescence : Hématomes et œdèmes sur les zones traitées, mais la récupération est souvent plus rapide qu’avec une prothèse.
Quelles voies d’abord pour l’augmentation mammaire ?
Le choix de l’incision influence la visibilité de la cicatrice, la récupération et la technique opératoire :
- Sous-mammaire (pli sous le sein) : Accès direct à la loge, cicatrice dissimulée dans le pli naturel, mais parfois visible selon la qualité de la cicatrice.
- Péri-aréolaire (autour de l’aréole) : Cicatrice placée à la jonction aréole/peau, très discrète mais risque de diminution de sensibilité ou d’atteinte des canaux galactophores.
- Trans-axillaire (aisselle) : Pas de cicatrice sur le sein mais visibilité chirurgicale moindre. En cas de réintervention, une nouvelle incision peut être nécessaire ailleurs.
Implant devant ou derrière le muscle ?
- Pré-musculaire (devant le muscle) : Moins douloureux, récupération plus rapide, mais si la peau est fine, les bords de la prothèse peuvent être perceptibles.
- Rétro-musculaire (sous le muscle) : Camouflage optimal si la peau est fine, souvent conseillé pour faciliter la mammographie, mais récupération initiale plus douloureuse, possible déformation au mouvement (« animation »).
- Dual plane : La partie supérieure de la prothèse est sous le muscle, l’inférieure sous la glande – combine naturel et couverture.
Comment se passe la récupération ?
- Premiers jours : Douleurs modérées, gonflement, ecchymoses fréquentes. Douleurs contrôlées par les antalgiques prescrits. Si la prothèse est sous le muscle, lever les bras est parfois douloureux au début.
- Première semaine : On reprend une vie légère rapidement mais il faut éviter les charges lourdes et les mouvements brusques. Le port d’un soutien-gorge de maintien est conseillé plusieurs semaines.
- Au-delà : Œdème et sensibilité s’estompent progressivement. Reprise de l’activité physique douce possible après 2–3 semaines (avis du chirurgien), mais tout effort intense du haut du corps doit attendre 4 à 6 semaines.
- Récupération complète : En 4 à 6 semaines, la vie normale reprend. La poitrine s’assouplit et le résultat devient plus naturel avec le temps.
Risques et effets secondaires
- Contracture capsulaire : Durcissement autour de la prothèse, pouvant modifier la forme ou provoquer une gêne.
- Rupture : Le sérum physiologique se vide rapidement, le gel silicone peut fuir de façon discrète. Surveillance clinique et/ou IRM recommandée.
- Infection : Rare mais grave, parfois nécessitant le retrait temporaire de la prothèse.
- Hématome/serome : Accumulation de sang ou de liquide, à drainer si important.
- BIA-ALCL : Lymphome rare associé à certains implants texturés – sujet à aborder avec le chirurgien.
- Troubles de la sensibilité : Baisse ou perte temporaire/permanente de la sensibilité du mamelon ou du sein.
Qui n’est pas une bonne candidate ?
- Problèmes de santé majeurs : Affections cardiaques, pulmonaires ou auto-immunes augmentent les risques opératoires.
- Grossesse ou post-partum récent : Le tissu mammaire évolue encore, il est recommandé d’attendre la fin de l’allaitement et la stabilisation corporelle.
- Tabagisme : Le tabac ralentit la cicatrisation et favorise les complications. Un arrêt est indispensable avant/après l’opération.
- Attentes irréalistes : Croire que l’opération changera toute sa vie ou demander une poitrine disproportionnée expose à la déception.
Les méthodes non chirurgicales sont-elles efficaces ?
- Appareils à aspiration externe : Comme le système Brava, ils créent une légère expansion si portés longtemps, mais le résultat reste modéré et demande beaucoup de discipline.
- Compléments hormonaux/végétaux : La plupart n’ont aucune preuve scientifique et comportent des risques pour la santé.
- Injections de fillers : Peu répandues, peuvent poser des problèmes d’infection, d’irrégularités ou gêner les examens d’imagerie.
- Exercices : Muscler les pectoraux améliore la tenue, mais n’augmente pas le volume de la glande mammaire.
À quoi penser pour faire le bon choix ?
- Proportions corporelles : Adapter le volume et la projection à la largeur du thorax et à la morphologie globale pour un résultat naturel.
- Anticiper l’avenir : Les implants peuvent nécessiter un changement dans 10–15 ans ou après une grossesse ; prévoir de possibles interventions secondaires.
- Choisir son chirurgien : Expérience, écoute, relation de confiance sont primordiales pour la sécurité et la satisfaction finale.
- Consultation/simulation : L’examen clinique, les mesures, voire la simulation 3D (quand disponible), guident le choix de la prothèse, mais aucune image virtuelle ne garantit le résultat.
- Des attentes réalistes : La chirurgie améliore la silhouette et la confiance, mais ne promet pas un changement de vie total.
Soins postopératoires
- Soutien-gorge spécial : Indispensable pendant plusieurs semaines pour maintenir la poitrine et limiter les œdèmes.
- Repos et activité physique : La marche douce est recommandée rapidement, mais tout port de charge ou sport intense doit être différé au moins 4–6 semaines.
- Position de sommeil : Dormir sur le dos est conseillé pour protéger la zone opérée.
- Alimentation/hydratation : Protéines, vitamines et minéraux favorisent la cicatrisation. Tabac et alcool ralentissent la guérison.
- Soins des cicatrices : Gel ou pansement silicone et protection solaire pour atténuer la visibilité à long terme.
La poitrine met parfois plusieurs mois à s’assouplir et à prendre son aspect définitif. La patience et le respect des consignes sont essentiels pour un résultat optimal.
Quelle méthode choisir ?
Il n’existe pas une seule « bonne » méthode : tout dépend de l’anatomie, du projet et du style de vie. Certaines préfèrent un changement subtil et naturel, d’autres un résultat plus spectaculaire et durable. L’essentiel : bien clarifier ses attentes, consulter un chirurgien compétent et expérimenté, comparer les avantages/inconvénients, et s’engager dans cette démarche pour soi-même et non pour répondre à une pression extérieure. L’objectif est d’accroître le bien-être, la confiance en soi, et non de transformer sa vie en un seul geste.
Op. Dr. Erman Ak a été diplômé de la faculté de médecine Hacettepe d’Ankara en 2014 et a achevé sa spécialisation à la faculté de médecine Çapa de l’université d’Istanbul. Il a suivi une formation avancée en microchirurgie à Taïwan et, en tant que boursier ISAPS en Italie, une formation en esthétique faciale et mammaire. Le Dr Ak détient le certificat de qualification en chirurgie plastique esthétique de l’Union européenne délivré par l’EBOPRAS et a contribué à la création du service de chirurgie plastique de l’hôpital Başakşehir Çam et Sakura. Il accueille actuellement des patients de Turquie et de divers autres pays dans sa clinique de Nişantaşı.