Quand il s’agit de la santé des seins, de nombreux mythes et idées reçues circulent : certains pensent que le port du soutien-gorge favorise l’affaissement des seins, augmente le risque de cancer ou bloque la circulation lymphatique ; d’autres prétendent que « plus c’est serré, mieux c’est », tandis que certains affirment que « ne pas porter de soutien-gorge est plus sain ». Mais que dit la science, et où s’arrêtent les croyances populaires ?
Quel est le lien entre soutien-gorge et santé des seins ?
Le soutien-gorge vise principalement à mieux répartir le poids des seins sur les épaules et le dos, procurant ainsi du confort – surtout pour les poitrines généreuses, où il peut réduire douleurs dorsales ou cervicales. Mais les seins se soutiennent-ils naturellement eux-mêmes, ou un soutien externe est-il toujours bénéfique ?
- Le besoin de soutien
Le tissu mammaire est composé principalement de graisse, de tissu conjonctif (y compris les ligaments de Cooper) et de glandes. Au fil du temps, les variations de poids, la grossesse, l’allaitement, le vieillissement ou le tabac fragilisent ces ligaments. Même si l’on ne peut empêcher le relâchement naturel dû à la gravité et à l’âge, un soutien-gorge réduit les mouvements excessifs et procure un confort au quotidien, notamment lors d’exercices physiques.
- La fonction principale du soutien-gorge
On peut comparer le soutien-gorge à une bande de maintien après une entorse de la cheville : il stabilise et soutient. Il limite les rebonds indésirables, rendant les mouvements plus agréables, surtout pour les poitrines volumineuses. Chacune a son seuil de confort : certaines préfèrent un maintien structuré, d’autres des modèles légers type brassière.
- Évolution historique et points de vue modernes
Depuis toujours, on cherche à soutenir la poitrine – corsets d’hier, soutiens-gorge modernes d’aujourd’hui. Les questions « Porter un soutien-gorge évite-t-il la chute des seins ? », « Suis-je en danger sans soutien-gorge ? » reviennent souvent. Mais tout dépend de l’anatomie et du mode de vie : il n’y a pas de règle universelle.
Le soutien-gorge augmente-t-il le risque de cancer du sein ?
Un mythe très répandu voudrait que le soutien-gorge, surtout à armatures, favorise le cancer du sein en « comprimant les canaux lymphatiques et en accumulant des toxines ».
- Ce que dit la science
De vastes études, comme celles du Fred Hutchinson Cancer Research Center, n’ont trouvé aucun lien entre le port du soutien-gorge (durée, modèle, âge du premier port) et le risque de cancer du sein. La théorie selon laquelle une pression modérée empêcherait la circulation lymphatique et causerait une accumulation de toxines n’est pas validée non plus. La pression exercée par un soutien-gorge classique ne suffit pas à bloquer la lymphe, et la détoxification s’effectue surtout via le foie et les reins.
- Conclusion
« Porter un soutien-gorge cause le cancer » n’a aucun fondement scientifique. Les vrais facteurs de risque sont la génétique, l’obésité, la consommation d’alcool ou de tabac, l’âge avancé et les variations hormonales. Si le port du soutien-gorge vous est confortable, vous n’avez pas à craindre pour votre santé mammaire.
Un soutien-gorge trop serré bloque-t-il la circulation lymphatique ?
Une autre inquiétude fréquente : un soutien-gorge serré pourrait bloquer la circulation lymphatique et provoquer des gonflements sous les aisselles.
- Structure du système lymphatique
La lymphe draine l’excès de liquide et de déchets et joue un rôle dans l’immunité. Au niveau des seins, la lymphe se dirige vers les ganglions axillaires. Une forte compression prolongée peut, en théorie, ralentir son écoulement, mais la pression exercée par un soutien-gorge standard n’est pas suffisante pour l’entraver de manière significative.
- Données contradictoires
De petites études suggèrent que le port de soutiens-gorge très serrés, sur de longues durées, pourrait ralentir la lymphe, mais d’autres n’ont trouvé aucun effet notable. Le consensus est que la pression « normale » ne pose pas de problème. Si un soutien-gorge provoque douleur, rougeur ou gêne, il faut simplement revoir la taille ou le modèle.
Ne pas porter de soutien-gorge prévient-il la chute des seins ?
La question revient souvent, d’autant qu’une étude française (Jean-Denis Rouillon, 15 ans d’observation) a noté que chez de jeunes femmes à petite poitrine, ne pas porter de soutien-gorge conduisait à une position des mamelons légèrement plus haute que chez celles qui en portaient.
- Limites de l’étude
Mais l’échantillon portait surtout sur des femmes jeunes (18 à 35 ans), à petites poitrines. On ne peut pas généraliser ces résultats aux femmes plus âgées ou à poitrine généreuse, pour qui les effets peuvent différer.
Quelles sont les vraies causes de la ptose mammaire (affaissement) ?
La ptose dépend de la génétique, du vieillissement, des variations de poids, du nombre de grossesses et du tabagisme. Le tabac altère l’élasticité de la peau ; plusieurs grossesses ou des variations pondérales rapides distendent les tissus. Ces facteurs ont bien plus d’influence sur la chute des seins que le port ou non du soutien-gorge. Les ligaments de Cooper, véritables « haubans » des seins, peuvent se fragiliser avec l’âge, même avec un soutien-gorge.
Les preuves scientifiques ne permettent pas d’affirmer que le port ou non d’un soutien-gorge empêche ou accélère l’affaissement dans tous les cas.
Porter un soutien-gorge la nuit : risque ou confort ?
Beaucoup se demandent si dormir avec un soutien-gorge est nocif. Les femmes à forte poitrine préfèrent parfois un modèle souple la nuit, pour éviter l’inconfort.
- Effet prouvé ?
Aucune étude ne montre que porter un soutien-gorge la nuit est dangereux. Un modèle doux, sans armature, peut même soulager les seins douloureux (mastoses) ou aider après une chirurgie. Mais un modèle trop serré ou à armatures peut irriter la peau. L’essentiel reste le confort personnel.
Un soutien-gorge est-il indispensable pour le sport ?
Au quotidien, le soutien-gorge est optionnel. Mais pour le sport – surtout la course ou les activités à fort impact – un bon maintien est essentiel : les seins subissent des mouvements amples, ce qui fragilise les ligaments de Cooper et cause des douleurs.
Rôle des soutiens-gorge de sport
- Modèles compressifs : Appliquent la poitrine contre le thorax pour limiter les mouvements.
- Modèles à encapsulation : Chaque sein a son « bonnet », ce qui limite encore mieux les rebonds.
Pour les poitrines moyennes ou généreuses, l’encapsulation est plus efficace. Un bon maintien réduit la gêne, protège les tissus et permet de se concentrer pleinement sur l’activité physique.
Quels problèmes pose une mauvaise taille de soutien-gorge ?
- Douleurs cervicales et d’épaules : Un dos trop lâche fait peser tout le poids sur les bretelles, causant des marques et des tensions.
- Irritation ou plaies : Un dos ou des armatures trop serrés créent des frottements et des rougeurs.
- Gêne respiratoire : Un soutien-gorge trop serré peut gêner la respiration, surtout lors d’efforts.
- Problèmes de posture : Un mauvais maintien favorise l’enroulement du dos et des épaules.
- Restriction des mouvements : Une coupe trop serrée gêne les gestes du haut du corps.
Comment trouver la bonne taille ?
De nombreux magasins proposent la prise de mesures (tour de dos et de poitrine). Les tailles varient toutefois selon les marques : un 90C chez l’une peut tailler comme un 95B chez une autre. Quelques repères :
- Si le dos remonte, il est trop lâche ou le bonnet trop petit.
- Si la poitrine déborde du bonnet, il faut une taille de bonnet supérieure.
- Si le bonnet bâille, il est trop grand.
Au final, l’essayage reste le moyen le plus fiable pour choisir un modèle adapté à sa morphologie.
L’aspect psychologique du port ou non-port du soutien-gorge
Le sujet ne concerne pas que la santé physique : l’image de soi, la culture, les médias, les préférences personnelles et l’estime de soi jouent aussi un rôle.
- Image corporelle et confiance : Pour certaines, le soutien-gorge rassure, pour d’autres, l’absence de soutien est synonyme de liberté. Les deux choix peuvent renforcer le sentiment de confort et d’assurance.
- Pression sociale : Dans beaucoup de cultures, le port du soutien-gorge est la norme. La peur du regard des autres peut freiner certaines à tenter l’expérience du « no bra ». Pour d’autres, s’en affranchir est une revendication de liberté. L’essentiel est de trouver un équilibre entre confort et contexte social.
- Bien-être émotionnel : Un modèle mal ajusté peut causer gêne physique et inconfort moral. Un bon modèle améliore l’aisance et l’assurance. Le choix doit répondre à vos besoins personnels.
- Après une chirurgie ou une mastectomie : Les modèles post-opératoires apportent un soutien physique et psychologique précieux pendant la convalescence, à adapter à chaque situation.
Op. Dr. Erman Ak a été diplômé de la faculté de médecine Hacettepe d’Ankara en 2014 et a achevé sa spécialisation à la faculté de médecine Çapa de l’université d’Istanbul. Il a suivi une formation avancée en microchirurgie à Taïwan et, en tant que boursier ISAPS en Italie, une formation en esthétique faciale et mammaire. Le Dr Ak détient le certificat de qualification en chirurgie plastique esthétique de l’Union européenne délivré par l’EBOPRAS et a contribué à la création du service de chirurgie plastique de l’hôpital Başakşehir Çam et Sakura. Il accueille actuellement des patients de Turquie et de divers autres pays dans sa clinique de Nişantaşı.